Un nombreux public a assisté à la conférence donnée le 25 novembre par Karim PAKZAD, chercheur à l'IRIS. Propos passionnant tenu par un homme né en Afghanistan, à 5 000 mètres d'altitude, venu en France en 1974 pour y faire ses études et qui connaît très bien cette région.
Pour ceux qui n'ont pu venir, voici une carte qui permettra déjà de comprendre la situation géographique de ce triangle, proche à la fois de l'Arabie saoudite, de l'Inde, de la Chine et des anciennes républiques soviétiques. Si l'on voulait résumer une conférence aussi riche, quelques éléments d'appréciation fournis par Karim PAKZAD permettront d'éclairer cette zone de fortes tensions :
- En Afghanistan, la guerre militaire ne peut être gagnée par les alliés, dans ce pays montagneux qui, depuis deux siècles, est la proie de guerres internes, entre tribus, et a su résister aux anglais comme aux soviétiques. Il faut donc entamer des discussions mais avec qui ? le pouvoir afghan est corrompu et n'a pas de légitimité, les talibans attendent leur heure. Bien qu'on en parle guère, l'Afghanistan a un sous-sol riche en minerais qu'exploite en particulier la Chine,
- Le Pakistan est un pays pauvre et fragile, qui se sent menacé par l'Inde et l'est vraiment de l'intérieur. Il joue donc un double jeu car son intérêt est d'avoir à ses côtés un Afghanistan dirigé par des nationalistes, peu soucieux d'exporter leur révolution (ce que sont les talibans, contrairement aux terroristes de Ben Laden),
- L'Iran, grand pays le plus cultivé, est très présent économiquement en Iran (comme le sont aussi les Chinois). Il s'est rapproché de la Turquie et a une grande influence jusqu'au Proche-Orient. L'Europe, si elle avait une politique extérieure, devrait entamer des pourparlers avec lui, malgré la course au nucléaire. N'oublions pas en effet que l'Inde, le Pakistan et sans doute Israël possèdent déjà l'arme atomique 8
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