En remettant aux autorités de la Nouvelle-Zélande, la tête maorie en dépôt au muséum depuis 1875, la Ville de Rouen s'inscrit dans une démarche éthique. Cet acte symbolique exprime le respect que l'on doit aux croyances d'un peuple qui refuse que meurent sa culture et son identité. Celles-ci sont partie intégrante du patrimoine de l'humanité que l'Unesco est chargé de défendre comme un acquis irréductible de notre diversité.
Éléments du corps humain qui, selon la loi française, ne saurait faire l'objet d'un droit patrimonial, cette tête a en outre un caractère sacré aux yeux des tribus maories : elle retournera donc sans sa terre d'origine et pourra y recevoir alors une sépulture conforme aux rites ancestraux.
Dans un monde où la marchandisation gagne chaque jour du terrain, nous espérons que cette restitution, la première en France, incitera d'autres villes à faire de même.
Pierre Albertini, Maire de Rouen.
Catherine Morin-Desailly, Sénatrice de Seine-Maritime, Maire-Adjointe chargée de la Culture.
23 octobre 2007