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Rappel de la vidéo de la première cérémonie en octobre 2007
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Le 23 octobre 2007, la tête maorie conservée au Muséum de Rouen a été remise officiellement à l’État de Nouvelle-Zélande. Cet acte significatif marque ainsi la position de la Ville de Rouen face à la bioéthique et au respect des peuples.
Depuis plusieurs années, le gouvernement néo-zélandais mène une vaste campagne pour obtenir le retour de restes humains maoris emportés outre-mer comme autant de trophées par les colons européens. Après Genève, Londres, Copenhague, Buenos Aires, Sidney... Rouen répond à cet appel et décide de rendre à la Nouvelle-Zélande la tête maorie déposée dans les réserves du Muséum depuis 1875. Elle est ainsi la première ville de France à entreprendre cette démarche.
Tous les Maoris de haut rang, guerriers et chefs de tribus, étaient tatoués selon des motifs rappelant leur tribu. En effet, selon leurs traditions, la tête est considérée comme la partie sacrée du corps et le tatouage comme une véritable signature sociale et religieuse. Le peuple maori avait ainsi coutume de conserver les têtes tatouées des guerriers morts au combat, et de les exposer dans un endroit consacré à leur mémoire, où chacun pouvait les vénérer jusqu’au moment où ils estimaient que l’âme du défunt était partie. Les têtes étaient alors inhumées près du village.
Au XVIIIe siècle, lors de la colonisation de la Nouvelle-Zélande, les Européens se fascinent pour les têtes tatouées qu’ils qualifient d’objets de curiosité et de collection. Les musées et les collectionneurs privés lancent de véritables « chasseurs de têtes », à la recherche des plus beaux spécimens. S’ensuit un véritable commerce barbare. Celui–ci implique tout autant les Maoris qui comprennent très vite que les têtes sont une excellente monnaie d’échange pour acquérir armes et alcools.
Ce n’est qu’en 1831 que le gouvernement britannique vote une loi interdisant le marché des têtes naturalisées entre la Nouvelle-Zélande et l’Australie, faisant cesser le marchandage.
Aujourd’hui, nombre de ces têtes sont encore dispersées dans les musées européens et aux États-Unis. Soucieux de permettre à ses ancêtres de trouver la paix, le peuple maori réclame donc leur restitution afin de leur offrir une sépulture conforme à leur culture. La tête maorie que la Ville de Rouen rend à son peuple, fera, à son arrivée en Nouvelle-Zélande, l’objet de recherches par le Musée national de Nouvelle-Zélande Te Papa Tongarewa de Wellington avant d’être inhumée.
Par son geste, la Ville de Rouen espère encourager d’autres villes de France à restituer les têtes maories conservées dans leurs musées. Ainsi, elle prend parti en faveur de l’éthique. En effet, selon la loi de 1994, «le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent faire l’objet d’un droit patrimonial». Le principe d’inaliénabilité des collections, applicable aux oeuvres classées dans les collections publiques n’est donc pas opposable dans ce cas, s’agissant d’un reste humain acquis lors de trafics injustifiables. La tête maorie n’est ainsi ni propriété de l’État, ni celle du Muséum de Rouen.
La Fondation Nicolas Hulot s’associe à la Ville de Rouen afin de la soutenir dans cet acte significatif.
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Mais dans quelle société vivons-nous ?
Un monde où les restes humains sont considérés comme des objets de collections ? Un monde qui fait d'une tête de guerrier maori ou de la momie d'un enfant égyptien une oeuvre d'art, un objet de curiosité ? Quelle est cette fascination malsaine et morbide à contempler les nôtres, à les mettre en vitrine, à les expédier, prêter pour des expositions ?
Nous nous offusquons devant les sacrilèges des pilleurs, de tombe, nous horrifions de savoir que des particuliers possédaient, et possédent toujours des restes humains, tentons d'oublier que des hommes "exotiques", canaques, pygmées... étaient exhibés comme des phénomènes de foire il n'y a pas encore si longtemps... Mais nous n'éprouvons aucun scrupule à stocker des têtes dans des réserves de musée, voire même à les y exposer.
Quel regard portons-nous sur nous-mêmes ? Est-ce que nous avons envisagé une seconde que notre propre corps pourrait un jour finir dans un musée ? Comment pouvons-nous concevoir d'accepter que des visiteurs, quelque part dans le monde, payent leurs tickets d'entrée dans un musée pour aller contempler le reste d'un de nos ancêtres ?
Quelle image aurons de nous nos descendants ?
Il y a beaucoup de questions à se poser sur des êtres humains qui exposent des êtres humains et qui en parlent comme d'objets.
Je ne me reconnais pas en eux.
Rédigé par : Philandre | 20 novembre 2007 à 23:25
Pour moi, la polémique ne devrait même pas exister!
Restitution et avec des excuses en plus!!!
Rédigé par : Frédéric CROCHET (FredHook) | 23 novembre 2007 à 21:26
Je suis de tous coeur avec vous, depuis le début!
Bien à tous
Rédigé par : chouchou | 07 décembre 2007 à 18:27