Les vers de terre
et la misère
Les chansons d’amour
et le lever du jour
le formica et le ciné
Les pré-Raphaëlites et les Turner
Les machos la queue en l’air
Les femmes fausses et les mégères
Les soirées vaines et débonnaires
Les livres complaisants
et les tissus chatoyants
le vin gouleyant
La rigueur, la mauvaise foi et les anthropométries
J’enterre les chiffres et les nombres
Le big-bang et la nausée
le petit, le grand, le mesuré
Les supports-surfaces
J’enterre tout ce que j’ai dit et que tu n’as pas écouté,
j’enterre les politiciens verreux et les tueurs de fillettes,
le saucisson et les rillettes
j’enterre mon corps déjà à moitié enseveli-
J’enterre ceux qui sont déjà morts et qui ont épitaphe laissé
« D’ailleurs il n’y a que les autres qui meurent- »
j'enterre Capitale de la douleur
les couleurs, les jeux, les dieux et tes yeux
J’enterre les au-revoirs et surtout les adieux –
ma mémoire et le soir qui tombe sur Kushadasi
les enfants de 7 ans et les assis
les scorpions et les espions
les mots que vous auriez pu me dire et qui sont futuristes –
J’enterre Buffet, Pinoncelli et un Corot élégant, certes.
Une gare et des chiottes
J’enterre les galiéristes et les bourgeois-
j’enterre l’estime de moi toutes les fois où je la perds
J’enterre des galets blancs pour déjouer le labyrinthe
J’enterre les blogueurs, les twitters et les face-bookers -
La peur et l’angoisse
la mélasse, le miel et les traces
J’enterre les impressionistes, les drapeaux bleus blancs rouges et les révolutions manquées
J’enterre mon silence
Etant donné, Le grand verre et nu décent dans l'escalier
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