Une tête Maori peut-elle faire de la politique après sa mort ?
jeudi 29 avril 2010
Débat à l’Assemblée Nationale sur la restitution des têtes maories à la Nouvelle-Zélande
Reprise du communiqué de presse de la sénatrice Catherine Morin Desailly
Au cours du débat de ce jeudi 29 avril 2010, sur la proposition de
loi visant à autoriser la restitution des têtes maories, les députés,
tout groupes politiques confondus, ont confirmé la position des
sénateurs et annoncé qu’ils voteraient le texte. Si le scrutin public de
mardi prochain confirme bien le sens du débat et les positions
avancées, c’est donc vers un vote conforme que l’on s’achemine. Les
parlementaires pourraient ainsi ouvrir la voie de la restitution à la
Nouvelle-Zélande des têtes maories se trouvant dans les collections
publiques.
Après plusieurs années de procédures, Catherine
Morin-Desailly se félicite de cette perspective qui marque
l’aboutissement de son combat.
Depuis la décision de la Ville de
Rouen, en 2008, de restituer à la Nouvelle-Zélande une tête maorie
détenue dans les collections de son Muséum d’histoire naturelle, puis
l’annulation de cette décision par le juge administratif, Catherine
Morin-Desailly s’est engagée pour faire reconnaître les têtes maories
comme un élément du corps humain et non comme objets de collection.
La
question du statut juridique de ces têtes maories a donc fait l’objet
de controverses depuis plusieurs années déjà mais, au-delà des
considérations juridiques, cette démarche repose sur une réflexion
éthique formulée par Catherine Morin-Desailly lors de son intervention
au Sénat: « La culture ne peut se passer de la transparence, de la
vérité et doit répondre à une éthique irréprochable. On ne peut, sous
son couvert, porter atteinte au droit des peuples et la France, pays des
droits des l’homme, se doit d’être exemplaire. ».
Ce sont
désormais l’ensemble des têtes maories détenues par la France, une
quinzaine environ, qui vont pouvoir être restituées à la
Nouvelle-Zélande afin d’être inhumées dans le respect des traditions de
ce peuple autochtone. La France rejoint ainsi les nombreux pays qui ont
déjà répondu de manière positive aux demandes de restitution
néozélandaises.
Les Centristes se réjouissent que cette
proposition de loi puisse être adoptée. Inscrite au Sénat par Catherine
Morin-Desailly, le texte a en effet été relayé à l’Assemblée Nationale
par Colette Le Moal. Selon eux, la France, pays des droits de l’Homme,
se doit de porter un regard éthique et responsable sur les collections
de ses musées, et poursuivre la réflexion et le travail de fond engagés
afin de régler dans un cadre strict et selon des critères précis la
question de la restitution des restes humains.