
Il fut un temps où Rouen s'enorgueillit d'avoir une tête de bon
sauvage ramenée à dos d'homme de pays éloignés et qu'il était coutume de
commenter de haaa et de hooo en passant devant la vitrine du muséum
d'histoire naturelle. Il en fut un autre où Rouen s'affola de détenir un
tel trophée et voulut à tout prix le
renvoyer aux descendants pour
funérailles. Mais en ce temps là (±2005), les musées parisiens s'enorgueillissaient
encore de détenir une bonne dizaine de têtes sans avoir l'intention de
les rendre. L'initiative de Rouen fut décapitée. La tête resta dans sa caisse,
rue Beauvoisine. Mais le travail parlementaire débuta pour lutter contre
l'
enorgueillissement général des conservateurs... Le texte
avança depuis lors d'assemblées en commissions pour être enfin voté ce
jeudi à l'Assemblée nationale et à l'unanimité... Voir ci-après le
communiqué de Catherine Morin Desailly, chef des militants pour le
retour de têtes. Tout cela n'a l'air de rien, mais fait sortir notre
pays d'un conservatisme conservateur des (…) serviteurs de l'État… et
fait avancer le débat sur le fond du retour aux pays d'origine des biens
et restes humains pillés au fil des siècles de la colonisation... Et
tout cela de province... et de Rouen... et toc.
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